La Diplomatie

Publié le par Nicolas Delatour

La diplomatie est le domaine de la science politique et des traditions qui traitent des relations internationales et des rapports mutuels entre Etats.

 

La diplomatie est la pratique, l'action et la manière de représenter son pays auprès d'un pays étranger ou dans les négociations internationales, de concilier leurs intérêts respectifs ou de régler un problème sans recours à la force. C'est aussi l’art des négociations entre gouvernements.

Ex : une diplomatie secrète

 

La politique étrangère doit être distinguée de la diplomatie. La première correspond aux choix stratégiques et politiques en matière de relations extérieures qui, en France, relèvent du chef de l'Etat, du Premier_ministre et du ministre des Affaires étrangères. La seconde est la mise en oeuvre de la politique étrangère par l’intermédiaire des diplomates.

 

Le corps diplomatique est l'ensemble de tous les diplomates d’un pays. Le rang diplomatique le plus élevé est celui d’ambassadeur.

 

Une mission diplomatique est un ensemble de personnes nommées par un État pour exercer, sous l’autorité d’un chef de mission, des fonctions de caractères diplomatiques sur le territoire d’un État étranger.

 

Une ambassade est une mission diplomatique ayant à sa tête un ambassadeur.

 

Les diplomates avec un passeport diplomatique bénéficient d'une immunité diplomatique mais exclusivement à l'étranger et dans le cadre de leurs fonctions.

 

Dans les cités autonomes de la Grèce antique les relations diplomatiques étaient assurées par des messagers et des envoyés des gouvernements. Les missions diplomatiques permanentes ne sont apparues que dans l’Italie de la Renaissance, au XVe siècle.

 

 

 

 

Immunité diplomatique

 

L'immunité diplomatique est l'ensemble des privilèges dont bénéficient les membres du corps diplomatique et leur famille dans le pays où ils sont en fonction. Elle a pour fondement la convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques. Il s'agit principalement :

   - de l'exonération fiscale des diplomates,

   - de l'inviolabilité des ambassades,

   - de la liberté des communications (valise diplomatique),

   - de l'exemption de poursuite judiciaire.

L'immunité diplomatique est inaliénable, y compris en cas de rupture des relations diplomatiques ou de conflit entre les Etats. Elle peut cependant être levée en cas de crime ou de blanchiment d'argent avec preuves, par exemple, avec l'autorisation du pays dont le diplomate assure la représentation.

 

Les qualités d'un bon diplomate

Pour être considéré comme un bon diplomate, il faut d'abord et avant tout maîtriser parfaitement la langue. Il faut savoir s'exprimer clairement et être capable d'agrémenter un langage de style informel en renforçant son vocabulaire par quelques lectures bien choisies. De plus, il importe que le diplomate accepte de décrypter les échanges ayant mené à un conflit ou un malaise. Parfois, le problème découle simplement d'une élocution plus ou moins adaptée à la situation.

Les émotions

Être un bon diplomate consiste aussi à savoir garder le contrôle de soi et à maîtriser ses réactions impulsives. En aucun temps, une situation ne doit déstabiliser le diplomate. Quant aux émotions négatives, il importe qu'elles soient exprimées, mais seulement après avoir été atténuées, en ce sens qu'il ne faut jamais réagir par l'agressivité. Être diplomate implique aussi de savoir écouter les autres et faire preuve d’empathie.

Un exemple concret

Regardons de plus près de quelle façon réagirait un bon diplomate à l'aide d'un exemple bien concret. À supposer qu'à la suite d'une décision de son employeur, une personne croie avoir été lésée par celle-ci, elle doit donc réagir en y mettant les formes pour s’exprimer. Si elle réplique de façon agressive, nul doute que la situation ne fera que s'envenimer. Elle doit garder son sang-froid, et réagir seulement lorsqu’elle sentira que la colère ne peut être perceptible dans son langage. Cela ne signifie nullement que la personne doit se laisser marcher sur les pieds ou se montrer faible. Il faut tout simplement apprendre à garder le contrôle de ses émotions et à s’exprimer calmement et posément.

Un art du langage

La diplomatie repose sur une parfaite maîtrise de la langue. La première condition est donc de s'exprimer clairement et simplement, en ayant conscience du niveau de langage que l'on utilise. Si l'on est surtout à l'aise dans un style informel, il est bon de renforcer son vocabulaire plus soutenu par des lectures appropriées, de discours de diplomates par exemple, dans le cas où l'on est amené à échanger dans un cadre plus formel. En prenant garde à ce que les habitudes ne reprennent pas le dessus.

Un décryptage, par soi-même ou avec l'aide d'un tiers, d'échanges ayant abouti à une mécompréhension, un malaise voire un conflit est également souhaitable. Le problème peut découler d'une élocution inadaptée (intonation, diction, débit...). "La voix est un outil d'une grande puissance, insiste Bénédicte Lapeyre. Elle peut desservir, par exemple les femmes qui ne parlent pas fort, ou faire plus facilement passer des messages, comme lorsque vous ne voulez pas répondre à une question trop personnelle."

 

Garder le contrôle de soi

Etre diplomate ne veut pas dire se laisser marcher sur les pieds. "Se montrer faible, c'est se laisser déstabiliser par une situation. La diplomatie suppose au contraire de garder le contrôle", explique l'experte. Et cela commence par garder le contrôle de soi-même. Attention, donc, aux réactions impulsives. Les émotions négatives doivent être exprimées mais après avoir été adoucies. Vous vous sentez lésé par une décision de votre supérieur, mettez-y les formes pour le dire : il s'agit de ne pas envenimer la situation par une note d'agressivité. L'autodiagnostic préalable de vos échanges passés peut vous donner des indications sur les circonstances des dérapages (quel lieu, quel moment, quel interlocuteur ?). Bref, le langage doit agir comme un filtre.

 

Faire preuve d'une empathie réelle

Enfin, la diplomatie repose majoritairement sur la connaissance et l'écoute que l'on a des autres. "Elle nécessite une vraie empathie. Mais il ne s'agit pas seulement de se mettre à la place de l'autre. Il faut comprendre comment il fonctionne", assure Bénédicte Lapeyre.

Prenons l'exemple d'un collaborateur que vous devez présenter à votre supérieur. Vous trouvez valorisant pour lui de livrer une anecdote qui le concerne et qui, selon vous, n'est pas sensible. A sa place, vous ne seriez pas dérangé par une telle révélation. Mais ce n'est pas obligatoirement son cas : la question n'est pas donc de savoir ce que vous penseriez à sa place mais ce que lui va véritablement penser. "Etre diplomate, c'est donc avoir le souci de savoir comment l'autre va réagir à nos paroles", résume la spécialiste

 

 

Si la diplomatie est un mode de communication utilisable au quotidien, elle porte tout particulièrement ses fruits dans certaines situations délicates, comme un conflit ou l'expression d'une critique. Elle fait en sorte que la relation perdure malgré la difficulté.

 

Emettre une critique

Les critiques font partie de la vie professionnelle, que ce soit pour recadrer un collaborateur ou pour donner un avis divergent sur une idée formulée par un tiers. La première des questions à se poser est celle de son utilité : une critique n'est jamais facile ni à formuler, ni à recevoir, aussi faut-il s'assurer au préalable qu'elle est susceptible d'apporter une amélioration à la situation. "Il n'est pas question de pratiquer la langue de bois mais de nettoyer le discours de ce qui n'apporte rien, qui blesse et peut ainsi dégrader la relation", explique Bénédicte Lapeyre.

Il n'est pas question de pratiquer la langue de bois mais de nettoyer le discours de ce qui n'apporte rien, qui blesse et peut ainsi dégrader la relation"

Si la critique est nécessaire, il faut ensuite soigner les mots. Un vocabulaire adouci, utilisant les expressions 'je regrette' ou 'je déplore que vous n'ayez pas fait telle chose', est souhaitable. Les arguments doivent porter sur les faits et ne pas remettre en cause la personne en tant que telle. Enfin, si vous devez adresser une remarque critique à votre supérieur, il peut être judicieux de la tourner comme un humble conseil : 'Ta solution est alléchante mais j'ai peur qu'elle ne fasse prendre de gros risques au département' sera plus diplomate que 'Mettre en œuvre ta solution serait une erreur'. Ménager la susceptibilité de son interlocuteur est la règle à garder en tête pour formuler le message que l'on souhaite faire passer.

 

Le cas d'un conflit

Régler les différends en douceur afin qu'ils ne dégénèrent pas en guerre, tel est le rôle d'un diplomate. En entreprise, il en va de même. "Il faut aborder avec prudence les sujets dont on sait qu'ils fâchent", note l'experte. Rafraîchir les conclusions de l'autodiagnostic déjà réalisé est bénéfique : "il est bon de se rappeler à quel moment et à cause de quoi d'autres échanges ont pu déraper." C'est au moment de cette reflexion que l'on peut aussi conclure qu'une charge frontale est plus adaptée si l'on souhaite créer un électrochoc.

"Il est bon de se rappeler à quel moment et à cause de quoi d'autres échanges ont pu déraper"

Si le conflit éclate, on peut là encore le gérer en ayant recours à la diplomatie. Par des phrases appropriées, comme 'les mots ont dépassé ma pensée', on peut minimiser le dérapage et tenter de repartir sur de bonnes bases. Si la rupture est plus consommée, il est possible proposer une pause ou un médiateur pour apaiser les esprits. En tout état de cause, pour faire repartir le dialogue, il est judicieux de montrer que vous tenez compte des contraintes et des intérêts de votre interlocuteur. Lui rappeler que, malgré vos divergences, vous êtes toujours à son écoute dans le but de trouver un compromis.

La diplomatie sert aussi, par un langage approprié, à se sortir des mauvais pas.

 

Une question sensible

Que ce soit parce qu'elle touche à un dossier confidentiel ou qu'elle est trop personnelle, refuser de répondre à une question est une démarche délicate si l'on veut que le dialogue continue. Si vous disposez d'un argument d'autorité, comme 'c'est un sujet trop personnel' ou 'Je n'ai pas l'habilitation pour révéler ces informations', il peut être utilisé avec naturel. "Le ton de la voix doit alors être très convaincu", précise Bénédicte Lapeyre.

Vous pouvez également remettre votre réponse à plus tard en donnant une raison à ce délai (le besoin de vous renseigner par exemple). Reformuler ou élargir la question pour prendre le temps de réfléchir à la réponse peut s'avérer utile. Cela peut également être le moyen de répondre à la question après l'avoir légèrement remaniée pour qu'elle devienne moins sensible. Enfin, répondre à une question par une autre permet de gagner un peu temps. A utiliser avec parcimonie cependant.

 

S'excuser

La diplomatie impose parfois cet exercice difficile qu'est l'excuse. A fortiori lorsque vous n'avez pas à proprement parler commis d'erreur. "L'amnésie volontaire est parfois nécessaire pour ravaler son amour-propre après une crise", écrit ainsi l'auteur. Vous pouvez alors reconnaître vos torts en mentionnant d'éventuelles circonstances atténuantes, l'idéal étant toujours de sortir de l'excuse par la proposition d'une action concrète réparatrice. Là encore, la règle d'or est de rétablir au plus vite le dialogue.

 

 

 

 

 

 

 

La manipulation est parmi nous. Au quotidien et dans tous les domaines de la vie. Qui n'a jamais omis une information ou présenté les choses d'une façon qui devait inciter son interlocuteur à aller dans son sens ? Pourtant, à un degré et une fréquence élevés, la manipulation peut devenir un enfer pour ceux qui en sont victimes sur leur lieu de travail.

 

Pour Jacques Regard, conseiller en développement personnel et auteur de Manipulation : ne vous laissez plus faire !, "manipuler, c'est faire faire quelque chose à quelqu'un sans que la personne ait eu l'intention de le faire." "C'est une tentative d'influence cachée", complète Christel Petitcollin, psychothérapeute et auteur de Echapper aux manipulateurs. Enfin, c'est foncièrement une relation déséquilibrée entre une personne qui cherche à gagner aux dépens d'une autre.

 

"Le manipulateur malveillant ne dit jamais non et paraît très serviable"

Ce socle posé, la manipulation peut prendre différentes formes selon l'intention de celui qui en use. Jacques Regard distingue trois types de manipulateurs, du plus anodin au plus dangereux.

 

Le manipulateur positif

Il agit pour le bien de l'autre... ou du moins il pense le faire. Il s'agit de faire pression sur la personne afin qu'elle adopte certains comportements. Seulement, au lieu de se baser sur une communication éclairée, le manipulateur va préférer user de chantage ou de persuasion. Ce genre de technique est utilisé de tous et dans bien des situations, même extra-professionnelles. C'est par exemple, un collègue qui vous fait remarquer que vous retrouveriez votre dossier sans lui avec un bureau un peu mieux rangé. Votre chef qui vous fait comprendre que terminer tard ce soir vous permettra de partir plus tôt vendredi soir...

Cette manipulation est rarement dangereuse. Au pire peut-elle être lassante. Mais elle permet surtout de repérer les deux autres.

 

 

 

Jacques Regard, auteur de Manipulation : ne vous laissez plus faire !

 

Le manipulateur égocentrique

"Son intention est purement égoïste", explique Jacques Regard. Et peu importe ce que cela peut en coûter aux autres en termes de stress, de retard, etc." Pour cela, il use de ses charmes - de séducteur, de beau parleur -, de ruse et sait parfaitement utiliser les bons sentiments des autres.

 

Le manipulateur malveillant

Ce dernier type se distingue par son intention destructrice. Il s'en prend à une personne, qu'il souhaite éliminer. Sa principale force : il va faire en sorte qu'on ne se rende pas compte qu'il cherche à nous détruire. Il agit caché et souvent en sous-main. "Il est toujours présent aux nœuds de communication, précise Jacques Regard. C'est quelqu'un qui ne dit jamais non et qui paraît très serviable." C'est le type de personnage que l'on retrouve dans les affaires de harcèlement moral.

"Attention, alerte enfin notre consultant, bien des manipulateurs de type 3 tentent de se faire passer pour des type 1.

Publié dans Politiques

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